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Tarifs de cours : le prix de ce que l'on ne voit pas

  • Photo du rédacteur: Isabelle Gertrudes Bertinet Claudel
    Isabelle Gertrudes Bertinet Claudel
  • 28 avr. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 15 juin 2022


Une femme blonde regarde quelque chose avec des jumelles et semble surprise.
Allons un petit peu plus loin ensemble !

Dimanche dernier, avec mon fils aîné qui a maintenant sept ans (Nathan), je suis allée voir la pièce "Le Petit Prince" (d’après l’œuvre de Saint-Exupéry) de la compagnie Théâtre du Kronope. Je connais l'histoire par cœur, car j'en suis une grande fan, et ce depuis très jeune.


Oh eh ! Attention, je suis encore bien jeune ! Euh, plus trop en fait... Dans l'âme, c'est sûr ! Je serais volontiers restée enfant toute ma vie. "Les grandes personnes sont décidément bien bizarres", dit le Petit Prince. Et je trouve qu'il a bien raison ! C'est peut-être une simple coïncidence, mais le seul parc d'attraction au monde sur le thème de ce personnage est situé en Alsace, à 20 minutes en voiture de chez moi (Le Parc du Petit Prince). Je te le promets, un de ces quatre, je publierai un article sur cette pépite d'or.


L'essentiel est invisible pour les yeux


Bref, pendant la pièce, Nathan et moi attendions avec impatience l'entrée du renard; selon nous, le plus beau personnage de cette histoire, après notre cher Petit Prince, bien évidemment. En tout cas, c'est sans doute le renard qui bénéficie des plus belles paroles. C'est lui qui crée un vrai déclic chez le garçon. C'est là qu'il se rend compte qu'il a abandonné sa rose, restée toute seule dans sa planète, et qu'elle est éphémère. Sera-t-elle encore en vie quand il rentrera chez lui ?


"L'essentiel est invisible pour les yeux", lui dit le renard. Je sais, tout le monde connaît la phrase, tout le monde la répète par-ci et par-là, c'est totalement cliché, ok. Mais, finalement, combien de personnes que tu connais la mettent en pratique ? Dans l'histoire, on parle de cœur, de sentiments. Notre cœur c'est notre boussole. Il devrait pouvoir guider nos actions, car il se trompe rarement.


Ni bu, ni fumé


Non, je t'assure, je n'ai rien bu, ni fumé, avant de rédiger cet article, mais permets-moi quand même de tenter une juxtaposition avec mon métier et, pourquoi pas, tout ce que je fais dans la vie de manière générale.


Cette semaine, un potentiel élève a commenté que 20 € était un tarif beaucoup trop élevé pour une "simple" heure de cours de langue. Alors, déjà, ce n'est pas vrai. Je suis vraiment dans la moyenne (plus que correcte) de ce que demandent les professeurs qui ont des formations et des temps d'expérience similaires. Puis, voilà, je suis désolée pour ce monsieur, mais comme beaucoup d'adultes "bien bizarres", il n'arrive pas à voir plus loin que ses yeux.


La chaîne d'attributs


Non, ce n'est pas parce que tu parles une langue que tu peux l'enseigner. Si cela était vrai, on pourrait tous être enseignants de nos langues maternelles sans se former pour. Désormais, méfie-toi des "professeurs" qui résument leur campagne marketing sur leur nationalité française. Ils peuvent n'avoir aucune connaissance en didactique du français langue étrangère et ce serait une perte de temps et d'argent pour toi.


Ces 20 € ne paient pas une "simple" heure de cours. Ça paie toute une chaîne d'attributs. Les samedis, par exemple, j'ai un élève de niveau C1. Nous faisons 1h30 de cours par semaine. La préparation de notre prochaine rencontre, m'a pris 6h de travail. "C'est exagéré !", vas-tu me dire... Oui, peut-être. Je ne sais pas comment font mes collègues, je n'ai pas de référence pour la comparaison. En tout cas, j'ai bien conscience que j'ai pris le temps qu'il fallait pour m'assurer que le cours se passera exactement comme il faut.


Mon casse-tête


Préparer un cours est un vrai casse-tête. Je commence par définir les objectifs communicationnels à atteindre, ensuite je dessine le plan du cours, qui permettra de travailler les quatre compétences linguistiques nécessaires (l'expression orale et écrite et la compréhension orale et écrite), après je choisis les documents authentiques qui seront utilisés et qui s'accordent parfaitement aux objectifs fixés, mais aussi aux points culturels que je veux aborder, pour enfin préparer les fiches pédagogiques de travail et les slides de présentation, puisque sur Internet je n'ai pas de tableau.


Ah, sans oublier d'anticiper toutes les questions que mes élèves pourraient poser, en étant sûre de pouvoir y répondre. Ce qui me demande beaucoup de temps de lecture et de recherche aussi, car je suis convaincue que pour trouver la meilleure manière d'expliquer, il faut surtout bien maîtriser son sujet.


C'est cher ?


Tout ça pour dire que les 20 € ne paient pas uniquement ce que l'on voit : le cours en soi. Ils correspondent surtout à tout ce qui est invisible pour les yeux, c'est à dire, le travail qui précède le cours... les 6h de préparation, les années d'études et d'expérience, un bon ordinateur, une bonne caméra et un bon réseau Internet.


Alors, oui, ça ne rentre peut-être pas dans le budget de tout le monde et j'en suis bien consciente, mais on ne peut pas dire non plus que c'est cher. Ce serait trop injuste pour moi et pour tous les bons professeurs de langue.

1 Comment


louliegeois
Apr 29, 2022

20€ c'est même assez peu quand on regarde justement tout le travail effectué... En fonction du niveau et de l'âge, le temps de préparation peut être considérable et doit être pris en considération dans le prix du cours! C'est aussi pour cela que j'utilise des manuels avec les débutants: j'adapte les contenus en fonction des besoins, mais la progression est déjà là! Ce qui est bien plus difficile à faire avec des C1 car les besoins peuvent être très variables! Belle continuation à vous! :)

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©2022 par Isabelle Claudel FLE

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